lundi 21 décembre 2009

A la recherche de l'inspiration

"Le clair de lune qui, dans une pièce familière, jette sa lueur
blanche sur le tapis dont il fait ressortir distinctement tous les
dessins - rendant chaque objet minutieusement perceptible et
pourtant bien différent de ce qu'il était à la lumière du matin
ou du midi - est l'intermédiaire le plus favorable qu'un romancier
puissse trouver pour faire connaissance avec ses hôtes illusoires...

Si à pareille heure, un homme, assis dans la solitude, ne peut
rêver d'étranges choses et leur donner l'apparence de la vérité,
qu'il n'essaye jamais d'écrire des romans."

Nathaniel Hawthorne - La Douane - En manière d'introduction
à "La Lettre Ecarlate"

samedi 19 décembre 2009

Plaisir enfantin...

Comment résister au plaisir enfantin de diffuser sa première vidéo
enregistrée sur "You Tube"?

Bon d'accord, on essaiera de faire mieux la prochaine fois...

mercredi 16 décembre 2009

Le dimanche

Coup de coeur pour cette chanson du groupe Volo que je viens
de découvrir à la radio.

Le plaisir simple d'une ballade en famille le dimanche, rien
de plus banal...
Mais en avait-on jamais parlé aussi bien avant?

Winslow Homer

jeudi 10 décembre 2009

C'était la capitale A

" Mais l'objet qui attira le plus mon attention dans le mystérieux
paquet était certain article de belle étoffe rouge, fort usé et fané.
On y voyait les traces d'une broderie d'or, mais grandement
effrangée et défigurée; en sorte qu'elle n'avait rien ou presque
rien gardé de son éclat. Elle avait été oeuvrée, on le voyait
aisément, par une aiguille merveilleusement habile; et le point
(à ce que m'assure des dames versées en ces mystères)
témoigne d'un art aujourd'hui oublié, qu'on ne saurait
reconstituer, même en défaisant les fils. Ce lambeau d'étoffe
écarlate - car le temps, l'usage et une mite sacrilège l'avaient
réduite, à peu de chose près, à un lambeau - prit, sous mon
examen attentif, la forme d'une lettre. C'était la capitale A."


Nathaniel Hawthorne - La Douane - En matière d'introduction
à "La Lettre Ecarlate"

mercredi 9 décembre 2009

Elena

C'est une oeuvre du peintre Elena Zolotnisky (née en 1961).
Elle était intitulée à l'origine "untitled" - ce qui n'est guère
parlant - et je me suis autorisé à la baptiser du prénom de
son auteur.

Le personnage du tableau vous fixe d'une manière troublante.
Et peut-être a-t-il une âme tout comme vous? Allez savoir...
Mais ce n'est là, bien sûr, qu'une illusion crée par l'artiste à l'aide
de quelques couleurs jetées sur du papier.

Un jour de pluie et d'oisiveté

"Mais un jour de pluie et d'oisiveté, j'eus la bonne fortune de faire
une découverte qui ne laissait pas d'avoir son petit intérêt.
Comme je fouillais et fourgonnais parmi le fatras amoncelé dans
le recoin; dépliant tel ou tel document, lisant le nom de vaisseaux
depuis longtemps sombrés au fond des mers ou pourris dans les
bassins du port, et ceux de négociants dont la Bourse n'entendait
plus jamais parler et qu'on ne pouvait plus guère déchiffrer sur
leurs tombes moussues; parcourant ces choses du regard avec
l'intérêt languissant, attristé et à demi réticent que nous
accordons au cadavre d'une activité morte; et mettant en oeuvre
mon imagination que le manque d'exercice avait rendu pares-
seuse, pour faire surgir de ces os desséchés une image plus animée
de la vieille ville, du temps où l'Inde était une région neuve et où
Salem seule en connaissait la route - je mis par hasard la main sur
un petit paquet soigneusement enveloppé dans un morceau
de vieux parchemin jaune..."

Nathaniel Hawthorne - La Douane - En matière d'introduction
à "La Lettre Ecarlate".

mardi 8 décembre 2009

Souvenir d'automne

mardi 1 décembre 2009

La servante au grand coeur

Je vous propose, heureux internautes, un poême de Baudelaire
bien adapté à l'humeur présentement mélancolique du webmaster :

LA SERVANTE AU GRAND COEUR

La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs;
Et quand octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats
De dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
Calme dans le fauteuil je la voyais s'asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l'enfant grandi de son oeil maternel,
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse?

Baudelaire - Les Fleurs du Mal