samedi 30 janvier 2010

Disparition de J-D Salinger

Salinger et sa fille Margaret.

L'auteur de "l'Attrape-coeurs" faisait partie de ces rares
et énigmatiques personnalités qui, parvenues à la gloire grâce
au génie qu'elles ont démontré dans leurs oeuvres,
n'ont de cesse alors de fuir une lumière qui les dérange...
Laissant à d'autres le plaisir de parader vaniteusement sur
la scène médiatique, l'écrivain menait depuis une cinquantaine
d'années une vie tranquille et retirée dans une petite localité du
New Hampshire.

Sa fugue est terminée, qui ne faisait en somme que prolonger
toute une vie durant celle d'Holden Caulfield, l'adolescent en
crise de son roman-culte.

voir l'article de Pierre Assouline dans son blog "la République
des Lettres":
"Pour saluer Salinger".

samedi 9 janvier 2010

Notre Berry de l'automne à l'hiver

En préparation : "Notre Berry de l'hiver au printemps", "N.B. du
printemps à l'été" etc.

Un rayon de soleil

"Perle s'élança à vive allure, et comme Hester le vit en souriant,
rattrapa bel et bien le soleil : elle se tint dans sa chaude lumière,
toute baignée de sa splendeur, toute pétillante de gaîté et
toute rayonnante encore de l'ardeur de sa course. Le soleil
s'attarda autour de l'enfant isolée, comme heureux d'une pareille
compagne de jeu, jusqu'à ce que la mère se fut rapprochée au
point de n'avoir plus qu'un pas ou deux à faire pour entrer elle
aussi dans le cercle magique.
- Il va s'en aller maintenant, dit Perle, en secouant la tête.
- Vois! répondit Hester avec un sourire. Si j'étends la main, je puis
en prendre un peu.
Comme elle tentait de le faire, le soleil s'évanouit..."

Nathaniel Hawthorne - La lettre écarlate

jeudi 7 janvier 2010

Neige sur le Berry

mardi 5 janvier 2010

Notes de lecture sur "la lettre écarlate"

Salem, sa ville natale, n'a pas été ingrate envers Nathaniel
Hawthorne et lui a élevé une statue.


Pourquoi avoir choisi ce roman pour en faire "le fil rouge"
de mon blog pendant un temps?

Et bien, c'est le hasard...

Je m'étais dit qu'il fallait choisir un de mes livres...et je suis
tout simplement d'abord tombé sur celui-là, qui trônait
en haut d'une pile.

Pour dire la vérité, c'est surtout la préface de Michel
Leyris - remarquablement écrite - dont je me souvenais.
Et j'avais dû la parcourir une dizaine de fois (comme je l'ai
fait pour quelques autres).
Il arrive qu'un préfacier ait beaucoup de talent et comme
un texte court est plus facile à relire qu'un roman...

Quant à "la lettre écarlate", en elle-même, je donnerais ces
quelques impressions (totalement subjectives) de lecteur :
Il m'a été un peu difficile d'entrer dans ce roman (en par-
ticulier parce qu'il contient quelques phrases un peu longues
"à la Proust") mais une fois pris mon rythme de croisière,
je fus récompensé.

Le récit atteint pour moi au sublime dès le chapitre intitulé
"la veillée du ministre" - le dernier tiers du récit en gros.
Et mon plaisir de lecteur (point essentiel s'il en est!) fut
grand à partir de ce moment-là.

- Sur le fond du roman :
Bien sûr que le propos de l'auteur a rapport avec l'histoire,
la morale, la religion.
On peut le voir comme une charge contre le puritanisme
et un plaidoyer féministe - le personnage d'Hester étant,
incontestablement, magnifié et idéalisé.
Mais l'auteur se définit d'abord comme un romancier,
c'est-à-dire, d'après la belle définition qu'il en donne
dans son prologue de "la Douane"quelqu'un qui "rêve
d'étranges choses" et leur "donne l'apparence de la vérité".

Et peut-être est-il prudent de se contenter de cette "apparence
de vérité" et de ne pas lui en demander plus...

dimanche 3 janvier 2010

Chemin d'hiver

Résumé de "La lettre écarlate"

Le moment est venu, après avoir cherché à susciter la curiosité
des lecteurs de ce blog envers le roman intitulé "La lettre
écarlate" de leur en proposer un bref résumé.
Je ne vois pas d'inconvénient majeur à agir ainsi car, selon moi,
l'intérêt de l'oeuvre de Nathaniel Hawthorne réside plus dans
l'exceptionnelle qualité de son écriture que dans un suspense
relatif au déroulement de l'action.

Boston, Nouvelle Angleterre, au 17ème siècle.

Un matin d'été, la population de ce qui n'est alors qu'une
petite ville d'Amérique se presse aux abords de la prison.
C'est pour assister à l'exposition au pilori d'Hester Prynnne,
jeune femme coupable d'avoir conçu un enfant hors mariage.
Elle devra porter toute sa vie durant, cousue sur sa poitrine,
une lettre écarlate, marque d'infamie désignant alors aux
membres d'une colonie puritaine une femme adultère.

Par une cruelle ironie, c'est son amant secret, le pasteur
Arthur Dimmesdale, qui , dans le cadre de ses fonctions
eccléciastiques, est chargé de l'exhorter à révéler l'idendité
de l'homme avec qui elle a pêché.

Le mari d'Hester, un savant originaire de l'Ancien Monde,
contrefait et âgé, et qui avait imprudemment laissé sa jeune
épouse le devancer sur la terre américaine arrive à Boston
au moment même où Hester est exposé au pilori et découvre
ainsi son infortune.
S'étant introduit à l'intérieur de la prison sous couvert de
sa qualité de médecin, il fait jurer à son épouse de ne révéler
à personne la nature du lien qui les unit.

Hester, après avoir purgé sa peine, élévera seule sa fille
Perle dans une maison isolée à l'écart de la ville.
Elle gagnera au fil des années le respect général par sa piété
et sa pratique de la charité.

Pendant le même temps, le pasteur acquiert une grande
réputation par ses talents de prédicateur.
Néanmoins, cette renommée ne l'apaise pas, bien au contraire
et il dépérit peu à peu, rongé par le remords et le sentiment
de son imposture.
Le mari d'Hester, qui a adopté le pseudonyme de Roger
Chillingworth, a deviné que le pasteur a été l'amant de
son épouse.
Il le soigne, capte sa confiance et va jusqu'à partager le même
domicile que lui dans l'unique but, obsessionnel et maladif,
d'exercer une vengeance raffinée en épiant les souffrances
de celui qui devient sans le savoir sa victime.

Le temps d'une brêve rencontre en forêt, qui leur laisse
l'illusion qu'un espoir est encore possible, les deux amants
maudits envisagent de fuir loin de Boston pour pouvoir
vivre leur amour librement.

Mais on n'échappe pas si facilement à son destin...
A l'issue d'un ultime sermon où il transporte littéralement
l'assistance par son éloquence, le pasteur, à bout de forces,
se traîne sur le pilori et délivre enfin sa conscience en dévoilant
aux yeux de tous son imposture.
Après cette confession publique, il meurt dans les bras d'Hester.

Malgré ma déclaration initiale, pour conserver à ce beau
et sombre récit une part de son mystère à ceux de mes lecteurs
qui désirerait le découvrir, je me garderai de décrire les circons-
tances troublantes entourant la maladie et les souffrances
du pasteur Dimmesdale.
Je ne parlerai pas non plus de l'épilogue, réellement très beau.