"La meilleure introduction à La Lettre Ecarlate est assurément
celle que Hawthorne lui-même lui a donnée dans son prologue
de la Douane, si riche en notations toutes vives et en confidences.
Notations tour à tour attendries et impitoyables sur Salem,
le vieux port déchu de la Nouvelle Angleterre et sur la douane
où il gouverna avec un détachement bénin un peuple de vétérans
décrépits avant d'en être jeté hors par un soubresaut politique.
Confidences gardées sans doute - Hawthorne est toujours gardé -
mais pourtant jaillies du coeur, mais frémissantes, sur l'amour
-haine qu'il portait à cette même Salem, sa ville natale, mieux
encore : ancestrale. Car il descendait par son père comme par
sa mère des farouches colons puritains qui l'avaient fondée,
et cet atavisme, autant que l'idée qu'il s'en faisait, nourrissait
son tourment. Ce tourment est le germe profond, longtemps
couvé, de La Lette Ecarlate. En cette année 1849, la quarante-
cinquième de sa vie, il ne fallait plus qu'une heureuse disgrâce
administrative et le loisir forcé qui s'ensuivit pour qu'elle vînt."
Pierre Leyris - L'apprentissage de la Lettre Ecarlate
jeudi 27 août 2009
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